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Croisière sous le soleil de minuit - Jour 9 et 10 - Un séjour en Russie

Ouf! Quelle aventure ces deux journées à St-Petersburg en Russie!

Comment vous décrire une expérience si unique en une entrée de blogue? Le dépaysement est complet: différente langue, différente écriture, différente culture. Les russes sont à la fois réservés et exubérants, riches et pauvres, accueillants et insultants. Ce tourbillon de 48h nous aura montré un aperçu de cet étrange peuple qui vénère ses héros d'un passé lointain, rêve de grandeur mais vivent de maigres moyens.

Premier choc est l'austérité émotionnelle de ces citoyens. Seurgy, notre guide la deuxième journée, a expliqué à une dame, qui disait que les russes ne souriaient jamais, que c'est parfois impoli en Russie de montrer des sentiments en publique. Et bien, laissez moi vous dire que les russes sont particulièrement polis. Ce n'est qu'à la fin d'une journée avec un guide que nous réussissions à lui sortir un sourire et le faire rire quelques peu de nos niaiseries. Cependant, il le faisait toujours avec la main devant la bouche.

C'est aussi un peuple qui rêve encore de Pierre le Grand, le Tsar de Russie qui a chassé les suédois et libéré St-Petersburg, qui a officialisé la langue russe, qui parlait sept langues, qui a "européinisé" les nobles de Russie, qui connaissait onze métiers. En fait, par moment, on se demandait s'il n'avait pas créé les arbres, les lacs et le ciel.

Bien que les bolchéviques ont chassé la monarchie de Romanov en 1918, on voit que dans le coeur des russes, ils rêvent de cette époque où ils étaient une puissance redoutable, où des héros pouvaient être admirés et surtout, où la Russie était un pays riche. En fait, j'ai comme eu l'impression que ce peuple est toujours à la recherche d'un sauveur qui va les sortir de la misère et leur offrir une prospérité. C'était le rêve en 1918, mais ils ont vite déchanté. C'était le rêve en 1991 et ils ont encore déchanté. Aujourd'hui, la Russie est fortement sous l'emprise du crime organisé et de la corruption, un peu comme les USA des années 30. Cependant, c'est un pays qui a de l'avenir, de la richesse (pétrole et gaz) et un potentiel pour redevenir une nation enviée et admirée à travers le monde.

St-Petersburg nous offre un aperçu de ce que la Russie pourrait devenir. Cette ville, aussi connue sous l'appellation de la ville des Tsar, a été fondée par Pierre le Grand. Suite à sa victoire sur les suédois, il a décidé de fonder sa capitale ici. La vieille ville déborde de palais extravagants et canaux romantiques. Cependant, ce n'est pas un village! Il y a près de cinq millions d'habitants ici! Le coût des loyers est exhorbitants (800$ par mois pour un 1 et demi), surtout considérant que le salaire moyen est de 600$ par mois. Le guide disait par contre que les deux-tiers des personnes font moins que ça.

On le voit dans la randonnée d'autobus qui mène du quai des navires de croisières vers le centre-ville. En fait, St-Petersburg est une ile d'opulence entourée d'une mer de conformisme. Des centaines de blocs de petits appartements, entassés les uns près des autres, entourent la ville, un peu comme on voit lorsqu'on entre à Toronto, mais à la puissance dix.

Une fois que l'on navigue cet océan d'ennui, nous sommes confrontés à un niveau de richesse, je dirais même d'exagération, que je n'ai pas vu ailleurs. En fait, j'avais parfois l'impression de voir ce que Rome devait avoir l'air après sa chute au 4e siècle, lorsque ses magnifiques monuments devaient être encore relativement intactes. En effet, il faut le reconnaître, la Russie était un véritable empire jusqu'en 1918. Les nobles contruisaient des palais pour des membres de leur famille, pour leurs amis, pour leurs amants. Les guides enchaînaient des phrases du genre: "ici, ce palais a été construit par Catherine 1 pour son petit fils préféré". La ville au complet était une série de palais somptueux et extravagants.

Mais que dire des églises orthodoxes! Nous en avons deux "back-à-back" la première journée. D'abord, l'Église du Sauveur et du sang versé (je suis incertain de la traduction) a été construite à l'endroit où le Tsar Alexandre II a été assassiné. D'ailleurs, la majorité des Tsars ont terminé leur vie à la main de quelqu'un. Il faut croire que ce n'était pas un métier populaire.

Nous avons ensuite visité la Cathédrale de St-Isaac. Une autre merveille d'exagération, le dome de la Cathédrale est recouvert de 100 tonnes d'or et l'intérieur a plus de 300 tonnes d'or en décoration et dorure. Oui, j'ai bien dit "tonnes". C'est tellement extravagant que je ne trouve pas les mots pour vous l'expliquer. En fait, je n'avais pas vu d'Église aussi impressionnante depuis St-Pierre-de-Rome.

Notre lunch fut modeste: petite salade, soupe aux légumes, assiette de quelque morceaux de poulet avec un cuillère de riz et un boule de crème glacée garnie d'un sploutch de Quick. En voyant les rues bondées de palais, ce lunch simpliste nous fait réaliser que la Russie est encore un pays modeste. Sa cuisine est simple, car la majorité de ses habitants sont pauvres. Ils admirent et envient leur aristrocratie, mais vivent simplement. Et, quand l'aristrocratie a exagéré, ils les ont lapidé.

Après le lunch, un autre tour d'autobus dans la ville pour ensuite visiter l'Hermitage, le Louvre de Russie.

L'Hermitage était jadis le palais des Tsars et musée personnel de la famille royale. Il a été nationalisé suite à la révolution. Il contient des oeuvres d'arts de tous les grands maîtres: Da Vinci, Renoir, Pissaro, Rubens, Michelango et j'en passe. Cependant, c'est bien plus qu'un musée. C'est de loin l'endroit le plus impressionnant que j'ai visité à travers le monde. Mon père me dit que seul Versailles à Paris se trouve dans la même catégorie.

Chaque pièce du palais est une oeuvre d'art en soi. Vous avez le souffle coupé avant même de regarder les toiles sur les murs ou les statues qui la meuble. Malheureusement, nous n'avions que trois heures. Considérant qu'en passant une minute par oeuvre d'art, il faudrait investif un an (24h par jour) pour faire le musée au complet. Ce fut donc du "speed-musée". Néanmoins, ce fut une expérience unique et inoubliable. Je vous lance quelques photos pour vous donner un aperçu, mais sachez que plusieurs pièce plus sombres ne sortaient pas bien en photo. Il faut le visiter pour vraiment apprécier cette merveille du monde.

Pour la deuxième journée, nous avions encore une visite guidée, cette fois-ci un peu à l'extérieur de la ville: le palais de Catherine et le palais Peterhof.

Le palais de Catherine était la résidence d'été de Tsarine au 18e siècle. Ce sompteux palais est encore plus extravagant que ceux du centre de la ville. La propriété de 1400 acres est simplement magnifique.

Ce palais fut occupé par les officiers allemands pendant la deuxième guerre mondiale et fut pillé, dilapidé et presque totalement détruit suite à la guerre. À l'époque, St-Petersburg était connue sous le nom de Lenningrad.

Les russes ont entrepris de restaurer ce palais à coups de centaines de millions. Pourquoi? Je ne sais pas. Ma théorie est de deux ordres: montrer à la planète entière que la Russie est capable de produire des merveilles du monde comme les autres empires. Aussi, se donner des trésors nationaux pour stimuler leur fierté.

Indépendamment de la raison, la vingtaine de pièces disponibles à la visite sont incroyables. Cependant, deux sont particulièrements mémorables. La salle de bal doit faire plus de cent mètres de long et soutire systématiquement un "wow" à quiconque entre la première fois.

L'or et le blanc, les grandes fenêtres, les miroirs (qui donnent une impression d'infini) et les superbes planchers de bois .... wow!

L'autre pièce, on ne pouvait pas la prendre en photo. Il s'agit de la salle d'ambre. Cherchez "amber room" sur google. Les murs de la pièce sont entièrement couverts d'une mosaique d'ambre de toutes les couleurs: jaune, dorée, rouge, orangé, vert. Les toiles sont elles-mêmes encadrées d'ambre sculptée. C'est impossible de décrire cette pièce avec précision. J'ai rééellement été ému en entrant dans cette pièce. D'ailleurs, cette pièce est entourée d'un mystère. Lorsque les allemands ont pris ce palais en 1940, ils ont démonté entièrement la pièce et les panneaux d'ambre sont disparus quelque part dans l'empire Nazi, jamais retrouvés. Lorsque la Russie a entrepris de restaurer le palais, ils ont utiliser les photos d'époques pour reconstituer la pièce à neuf. Coût de la restauration: 11 millions d'euros.

Voici quelques photos de l'intérieur du palais et aussi des fantastiques jardins qui entoure ce palais. Imaginez la Tsarine prenant une marche sur ses 114 acres de jardins.

Finalement, nous avons visité le palais Peterhof, le palais de Pierre le Grand au 18e siècle. Après l'Hermitage et le palais de Catherine, l'intérieur de Peterhof était beaucoup moins impressionnant. Par contre, c'est plutôt l'extérieur de Peterhof qui fait sa réputation.

Regardez ces magnifiques fontaines:

Voilà! En quittant Peterhof, nous nous sommes avoués en "overload" de palais. Je quitte la Russie avec un nouveau respect pour l'époque des Tsars et du raffinement de l'empire Russe. Cette histoire nous était interdite il y a à peine 25 ans. Maintenant, avec l'ouverture des frontières et surtout l'ouverture lente, mais certaine, de la Russie, nous pouvons découvrir ces trésors cachés.

Pour moi, St-Petersburg est une des plus belles villes du monde. Elle n'a pas encore le charme de Rome, Paris ou Barcelone. Ses habitants sont trop réservés et son opulence est comme une toile d'une époque révolue plutôt qu'une âme vivant dans le coeur de ses habitants. Mais, même une belle toile est une oeuvre d'art et St-Petersburg est un chef d'oeuvre.

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