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Mykonos est une des îles grecques les plus reconnues et visitées. Son soleil, ses plages et ses célèbres maisons blanches font sa renommée et attirent des centaines de milliers de visiteurs par année.
En prenant notre petit déjeuner au 14e pont de notre bateau, on a pu admirer les façades d’un blanc immaculé de la ville. En fait, le soleil matinal (il était à peine 7h00) donnait une teinte légèrement orangée aux édifices. On pourrait presque imaginer les maisons étirer leur bras et bailler en se réveillant. C’était le calme avant la tempête des trois navires de croisière prévus cette journée et qui doubleront la population de Mykonos en déversant son lot de passagers.
Notre journée se divisa encore une fois en deux parties: un volet historique et un volet de découverte.
Nous avons donc commencé notre journée en passant de notre grand bateau, à un petit bateau et finalement à un moyen bateau. Le deuxième nous amena du navire de croisière vers le port: le petit port de Mykonos ne peut accueillir des bateaux de croisière. Le grand navire a dû donc s’ammarer au large et utiliser des navettes pour déposer les passagers.
Puis, du port, nous avons immédiatement transféré vers un autre bateau. Celui-ci nous conduisa jusqu’à l’ile de Delos, une endroit historiquement très important mais oublié
Delos est aujourd’hui une île abandonnée, dont les seuls résidents permanents sont une poignée d’archéologues qui effectuent des excavations. Cependant, il y a 3000 ans, c’était une île religieuse et commerciale très importante avec plus de 30 000 habitants sur environ 5km carrés.
Dans la mythologie grecque, Delos était le lieu de naissance d’Appolo et Artemis. Bien que l’endroit était habité depuis plus de 4500 ans, ce n’est qu’au 9e siècle av JC que les grecs ont fait sur Delos un sanctuaire dédié aux deux dieux. Partout à travers l’empire, les pèlerins venaient à Delos pour faire des offrandes et prier les dieux.
L’influx important de ces premiers touristes de l’humanité attira plusieurs commerçants. En effet, ces milliers de visiteurs avaient besoin de nourriture, d’hébergements, de souvenirs, d’offrandes. Rapidement, l’endroit fut non seulement important sur un point de vue religieux, mais le commerce qu’il apporta générait beaucoup de taxes.
Les archéologues ont retrouvé des vestiges de plusieurs commerces, dont un qui était une poissonnerie. Le comptoir de marbre est parfaitement préservé et on voit encore les traces des petits couteaux à filets sur le pierre.
Lorsque les Spartans ont défait les Athéniens (environ 500 av JC), Delos en a profité pour déclarer son indépendance et ainsi devenu un port sans taxes (le premier duty free). Ceci a créer un effervescence dans la région de la Méditerranée et des marchands, banquiers et riches commerçants ont convergés vers l’ile. Étant donné ce statut cosmopolite, l’ile bénéficiait d’une protection tacite: tous respectaient l’aspect religieux et surtout commerciale de l’endroit. Il était donc à l’abris des conquêtes et des guerres.
L’ile se développa une nobilité et devint aussi un place culturelle. Des artistes venaient performer au grand théâtre qui pouvait contenir près de 6000 spectateurs. Ces derniers n’avaient rien à débourser, car ces spectacles étaient commandités par des nobles de Delos. Ceux-ci cherchaient à augmenter leur pouvoir et quoi de mieux pour se faire du capital politique que d’offrir des spectacles gratuits. On voit encore dans le théâtre les sièges réservés aux riches et nobles tout près de la scéne. Les moins importants allaient dans les gradins en haut.
Malheureusement, dans le 1er siècle av JC, la proximité de Delos avec les romains mena à leur perte. Mythridates, le roi de Pontus, était en guerre avec l’empire romain. Il décida de faire l’impensable et attaqua Delos (une première en 800 ans). Il entoura l’ile et détruisit presque complètement la ville et tua plus de 20000 de ses habitants. Delos ne s’en est jamais remis .
L’ile ne bénéficiant plus de sa protection tacite fut abandonnée par ses riches marchants. Il décidèrent de migrer leur affaires vers des ports plus sécuritaires, comme Pompéi (ironique n’est-ce pas). Personne n’a reconstruit Delos.
Comme elle était complètement dépendante des autres îles et particulièrement de Mykonos (Delos est plutôt aride), elle fut ensuite abandonnée par ses citoyens et sombra dans l’oubli. C’est incroyable de penser qu’une ville si importante pendant des centaines d’années de l’histoire de l’humanité puisse finir ainsi.
Ce n’est que vers la fin du 19e siècle qu’elle fut “redécouverte” par des archéologues Français. En fait, la venue de ces archéologues est ce qui a fait la renommée de Mykonos. Au début, les touristes venaient à Mykonos pour l’utiliser comme base pour se rendre à Delos. Aujourd’hui, les gens viennent visiter Mykonos et ce n’est qu’un faible pourcentage qui visitent Delos.
Honnêtement, si vous venez à Mykonos, vous devez absolument venir voir Delos. C’est un peu comme visiter Pompéi. Vous pouvez voir la vie telle qu’elle était vécue il y a 4000 ans. On voit encore des mosaïques originales, des statues relativement bien conservées, des bijoux et des outils de tous les jours. Une visite impressionnante et instructive.
De retour à Mykonos, nous avons décidé de faire comme nous avons fait en Crète: se perdre dans les petites rues sans objectif précis. Le blanc est maitre ici. Les rues étroites sont parfois bondées de gens, attirés par les bijouteries ou les boutiques de vêtements. Mais, en bifurquant sur une ruelle sans commerce, on découvre des bijoux visuels cachés, où le bleu et le blanc des édifices viennent contraster avec le rouge des fleurs.
Mykonos est simplement magnifique.
Notre temps était malheureusement très limité. Mais, comme la Crète, c’est une destination qui s’ajoute à la liste des endroits où on veut revenir et y séjourner quelques jours. L’ile possède aussi de superbes plages de sables et l’eau turquoise de la Méditerranée est vraiment invitante. Nous n’avons pas eu le temps de découvrir ce trésor. Nous n’avons pas eu le temps non plus de prendre un repas typique dans un de ses nombreux restaurants, quoique on a pris le temps de savourer une gelato artisanale “extra-black” (chocolat noir) qui était divine.
Tellement de places à visiter, si peu de temps.