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Croisière des iles grècques - Une courte escapade à Rhodes

L’île de Rhodes est située à quelques kilomètres de la Turquie et se trouve ainsi à la limite territoriale de la Grèce. Il s’agit de la 4e plus grosse île du pays (1200 km carré) et elle est un centre touristique important, autant pour son volet historique que pour ses plages et son surf.

Pour une troisième journée, notre agenda se sépare en deux: une volet historique et une visite de ville.

Nous sommes embarqués en autocar pour nous rendre à l’ancienne cité de Kamiros, sur la côte ouest de l’île. Nous longeons donc la rive sur des routes surélevées qui offrent des vues impressionnantes de la mer Méditerranée. Nous passons d’abord des petits villages pour ensuite traverser la grande zone touristique. À notre gauche, les grandes bannières d’hôtels qui font face à la mer. En architecture classique grecque, plusieurs se sont moulés aux lignes naturelles des collines créant des édifices modernes, mais qui ne contrastent pas trop avec le paysage. Entre les hôtels, on retrouve des cafés et des restos avec des menus invitants et alléchants. De l’autre côté, la plage et la mer à perte de vue.

Après une trentaine de minutes, nous arrivons au site archéologique de Kamiros. Un avertissement: après avoir visité Delos la veille, Kamiros était beaucoup moins impressionnant. Par contre, ceci n’enlève rien à la qualité du site. C’est plutôt que le contraste des deux journées fait en sorte que je suis un peu moins emballé par ce que j’ai vu.

Alors, Kamiros fut fondé autour du 5e siècle av JC (donc il y a environ 2500 ans). Elle était principalement dédiée à l’agriculture, produisant de l’huile d’olive, du vin et des figues. Ces dernières représentaient une denrée très précieuse à l’époque, car lorsqu’une ville était assiégée (comme Rhodes a été une fois pendant plus d’un an), les figues sont une source de nourriture importante: vitaminée, sucrée et elle se conserve très longtemps. Les figues étaient tellement précieuses qu’il était interdit de les exporter.

La ville avait une architecture classique: l’agora à l’entrée de la ville avec ses temples et son marché central, un secteur résidentiel à l’arrière et l’acropole en haut avec le temple principal.

Kamiros a subi des dommages par des tremblements de terre à plusieurs reprises et a dû être passablement reconstuite. Des fouilles montrent une reconstruction assez importante au 2e siècle av JC, puis encore autour des années 250. La ville connût sa période de gloire pendant le 6e siècle. On ne nous a pas dit quand elle fut abandonnée, mais c’est probablement à cause d’une de deux choses: un désastre naturel ou la guerre.

Elle fut “redécouverte” à la fin du 18ème siècle par des archéologues britanniques. Malheureusement, la majorité des trésors sont partis avec eux et se trouvent maintenant dans les musées d’Europe.

II y a aussi eu des recherches effectuées par les italiens (qui occupèrent Rhodes de 1911 à 1943). Ils ont eu la décence de laisser les trésors sur place (ils sont dans le musée de Rhodes), mais ils ont malheureusement eu l’idée de faire de la “restauration” au lieu de la “préservation”. Ils ont donc tenté de refaire Kamiros à partir des ruines trouvées, en utilisant du ciment pour tenir les murs. Il faut comprendre que pendant la Grèce antique, les murs n’avaient pas de mortier ou de ciment. On utilisait un amoncellement de pierres de grandeur parfaite pour produire une construction solide. Ainsi, en utilisant le ciment, les italiens ont causé deux problèmes: d’abord, ils ont fait des erreurs dans le reconstruction. Puis, en utilisant le ciment, il est impossible pour les archéologues d’aujourd’hui de réparer ces erreurs. Néanmoins, l’effort de reconstruction donne une bonne idée de ce que l’île pouvait ressembler à l’époque.

Tout en haut, à l’acropole, on retrouve encore une citerne de l’époque qui pouvait contenir plusieurs centaines de gallons d’eau. Celle-ci alimentait en eau potable les quelques 11 000 habitants de Kamiros. Les escaliers que l’on voit servait aux ouvriers pour descendre et nettoyer la citerne deux fois par année. Le mur au centre a été ajouté beaucoup plus tard, lorsque la citerne ne servait plus. On a alors utilisé le trou pour remiser la nourriture et d’autres produits.

De retour dans le bus, nous sommes revenus à la vieille ville de Rhodes. De par sa position stratégique, elle changea de main souvent. Il s’agit d’une ville fortifiée, comme Dubrovnik ou Carcassonne. D’ailleurs, il s’agit de la plus grande ville médiévale habitée d’Europe.

Avec ses ramparts de plus de 20 mètres, ses tours et ses palais, on dirait qu’on a voyagé dans le temps.

L’île était sous le contrôle de l’Ordre de St-Jean du 13e au 15e siècle. Ces derniers étaient des nobles d’Europe (des chevaliers) qui venaient faire les croisades au Moyen-Orient et se servait de Rhodes comme base.

Au 15e siècle, les Ottomans (Turcs) ont pris possession de l’île et l’ont occupé jusqu’en 1911. À ce moment, les Italiens les ont chassé et l’ont occupé jusqu’en 1943, au moment où Mussolinni a perdu le pouvoir. Pendant 2 ans, les nazis ont chassé les Italiens. En 1945, après la fin de la 2e guerre mondiale, Rhodes fut redonné aux grecs. Encore, plus de 90% de la population était grecque, il était donc logique de leur céder.

Le vieux Rhodes est une amoncellement de plus de 200 rues, donc plusieurs n’ont même pas de nom. On dit qu’il est facile et même souhaitable de s’y perdre pour découvrir un nouveau coin caché. La vieille ville est en fait un immense centre commercial, un paradis pour les magasineurs. On y retrouve plusieurs belles bijouteries, des marchands de cuir, des boutiques de vêtements et une infinité de restaurants et cafés. Si vous avez envie de dépenser, Rhodes est un des endroits à visiter.

Nous avons pris un pause dans un petit resto pour prendre une grosse bière et le meilleur pita gyro que j’ai mangé de ma vie. Puis, le puissant soleil d’été a finalement eu notre peau à 14h00 et nous sommes retournés au bateau.

Somme toute, c’est une île à voir. C’est un endroit prisé par les européens pour passer des vacances. Prendre une chambre dans un hôtel de la côte ouest devant les plages pendant une semaine garantie de belles vacances. À Rhodes, il y a plus de 300 jours de soleil par année (oui, oui, c’est 80% de soleil). La majorité des jours de pluie sont en janvier et février. Une vacance ici l’été implique que le beau temps sera toujours au rendez-vous.

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