top of page

Blogues récents

Tags

Pas encore de mots-clés.

La Bonaventure en bémol

Cime Aventure - La populaire, 200 Chemin Athanase-Arsenault, Bonaventure

Il y a des journées où l’univers semble légèrement sur une fausse note et que les mésaventures s’alignent. On commence la journée sur un horaire serré. On doit quitter Carleton pour se rendre à Bonaventure pour un belle journée de kayak sur rivière avec Cime Aventure. Il faut être sur place vers 9h30 et c’est 1h de route. On décide donc d’arrêter à la petite pâtisserie pour prendre des déjeuners sur le pouce et manger dans la voiture. Après avoir regarder l’ardoise pendant quelques minutes (les choix sont limités), Nathalie demande un croissant jambon-fromage. “Désolé, il n’y a plus de jambon” disent-ils. On décide donc de se reprendre avec le seul autre choix, le grill-cheese cheddar-bacon. “Désolé, il n’y a plus de bacon”. Finalement, il ne restait que des pâtisseries. Pas tout à fait le déjeuner du champion. On prend quelques chocolatines et on se dirige vers le Métro pour y prendre un lunch pour la randonnée et un peu de viande pour déjeuner. Petits pains fourrés à la salade de jambon et la salade de poulet, eau, craquelins... un classique. On prend aussi un paquet de jambon fumé pour le déjeuner. Dans la voiture, on se dirige enfin vers Cime Aventure avec un ETA à 9h30. On est dans les temps. Pendant que je conduis, Nathalie distribue les tranches de jambon. Rachelle lui demande alors le paquet (se passer des tranches de l’avant a l’arrière n’est pas toujours facile). J’entends un “aaahhh!” en arrière de moi. “Qu’est-ce qui se passe?” “Le paquet de jambon était plein de jus!”, dit Rachelle. Catherine à ses côtés, zéro compassion, se roule de rire. “C’était la chute jambon... elle en a partout!”. Branle-bas de combat avec les serviettes humides pour réduire les dégâts. Malheureusement, l’odeur de jus de jambon nous accompagnera une bonne partie de la journée. Arrivés à Cime Aventure, nous écoutons un petit vidéo qui explique comment va se dérouler le 20km de kayak (sans guide) que nous allons faire. Ensuite, une responsable explique que la rivière est basse et que par endroits, on devra sortir et tirer le kayak. Elle nous informe aussi que la rivière est généralement une rapide de R1 et R2. J’ai déjà fait du kayak et du canot en rapide et je sais que bien que les rapides ne sont pas si difficiles, avec un bas niveau d’eau, il y aura quelques frustrations par endroits. Je me tourne vers Catherine, qui aime généralement autant l’adversité qu’une réparation de carie, et je lui lève un sourcil. C’est son choix d’activité après tout. Elle me fait un sourire, insouciante. Ok, on va voir. On monte dans un bus écolier pour quarante-cinq minutes et il nous dépose au camp de base. Le kayaks nous attendent. Gilet de sauvetage et pagaye en main, je fixe mon sac à dos avec le lunch après les courroies de mon kayak et je me lance. Dire que le niveau d’eau est bas est un l’euphémisme. Au départ, il y a à peine 15 cm d’eau. A plusieurs endroits, je sens les roches frotter sous mes fesses. Après quelques bon coup, je réussis à me distancer et trouvé un endroit où je flotte plus facilement,

Derrière, j’entends déjà Catherine : “Coudonc, c’est ben de la marde, ya pas d’eau, je me poigne dans les roches...” et ainsi de suite, Après les années, j’ai appris que quand elle est dans cet humeur, ce n’est que Nathalie qui peut l’apaiser. Je me retrouve donc en avant avec Rachelle tout près, qui est un moine tibétain à côté de Catherine ce matin. Le paysage est à couper le souffle. De grands arbres enferment la rivière, donnant l’impression que nous sommes dans un canyon vert. L’eau est crystalline et fraîche et laisse une teinte aquamarine sur les roches dans le fond. En la regardant, on ne voudrait que s’y jeter,

Dans la forêt, on entend de cris d’animaux et des chants d’oiseaux. Le soleil est chaud, mais pas dérangeant. La température est parfaite. Cependant, ce n’est pas une randonnée où on se laisse glisser tranquillement. Dès qu’on arrête de pagayer, la kayak commence à se tourner de travers. Les sections de rapides s’enchaînent rapidement et on a très peu de répits. Entrer dans ces rapides est une loterie. Généralement avec l’eau plus haute, on vise entre les V d’eau. Lorsqu’une roche est près de la surface, elle crée une vague en forme de V. Quand il y en a plusieurs dans les rapides, tu vises entre les V, signe que le fond est plus bas. Par contre, avec le bas niveau d’eau, même entre les V on peut trouver des roches, elles étaient dissimulées par les plus grosses. Résultat: Paf! Kayak full-pine dans les roches. Il se tourne et se penche. Un peu d’eau entre dans le kayak. Tu pagayes comme un malade pour te ramener le nez vers le bas de la rivière. A d’autres endroits, tu choisis un mauvais passage et te retrouves coincé avec 5 cm d’eau. Tu es alors pris à te dandiner dans ton kayak pour aider le courant à te pousser un peu vers l’avant et te dégager, Parfois, c’est impossible et tu dois te résigner à sortir. C’est toujours une scène comique à voir, Les gens se lèvent et ont a peine de l’eau aux chevilles. C’est comme s’ils marchaient sur l’eau. Donc, après avoir laisser au moins 5mm de plastique de mon kayak sur l’ensemble des roches de la rivière, on arrive à la première rapide R2, qui se trouve juste avant l’arrêt du lunch. Les filles passent en premier et je ferme la marche. On voit la différence avec les autres. Le kayak entre dans les vagues comme un bateau de pêche en haute mer. On se fait mouiller abondamment, mais le passage est enivrant. Je sort de la rapide qui se termine dans un coude. Le courant me déporte légèrement et mon kayak se tourne de travers. Il penche vers la gauche et je réalise de désastre à venir. Mon kayak est plein d’eau déjà.En se penchant, l’eau s’accumule du côté gauche et penche plus. C’est alors que je vois le film au ralenti : le kayak penche et penche et finalement le trou de l’habitacle passé le niveau de l’eau et mon beau kayak se transforme en sous-marin. Il passe littéralement un 30 cm sous l’eau. Immédiatement, l’eau froide m’enveloppe et le souffle me coupe. Je tente de touche au sol pour ramener mon kayak à la rive, mais naturellement, je devais chavirer au seul endroit qui a 8 pieds d’eau. Le pire est que la rive est à peine à 6 pieds en avant de moi. Je nage donc avec mon kayak submergé et avec la grâce d’une baleine échouée, je réussis à tirer le kayak sur la rive sans perdre mon pagaye. Les filles viennent me rejoindre, ne comprenant pas pourquoi je me trouve si loin. Je défais le sac à dos du kayak qui pèse maintenant deux fois plus. Notre lunch est détrempé. Si près de pouvoir manger. On tente tout de même les sandwichs, mais des petits pains fourrés qui sont gorgés d’eau rappellent un peu trop de la bouffe déjà mâchée. Ça va prendre un bon bout de temps avant qu’on mange des petits pains fourrés. On se contente de craquelins et de noix (qui avaient épargnés par la promenade sous-marine) et on repart.

Dans la deuxième partie, l’eau est encore moins profonde et de nouveaux obstacles se dressent devant nous: des pêcheurs. Ils s'installent dans la partie profonde de la rivière et forcent les kayakistes à bifurquer de l'autre côté en pointant autoritairement, comme si la rivière leur appartenait. La première fois, ça surprend. Les uns après les autres, es kayakistes s'écrasent dans les roches des rapides dans une vaine tentative de changer de direction à la dernière minute. Les kayaks s'empilent et se renversent.

Catherine qui avait finalement pris le dessus sur le défi et montrait finalement un certain niveau de confort à gérer son embarcation devient une des victimes des pêches. Étant déjà bien engagée du côté des pêcheurs, elle doit rapidement freiner pour tenter de passer par la gauche. Nous sommes en pleines rapides, son kayak se tourne et s'écrasent dans les roches. Il penche et l'eau entre. Heureusement, elle n'est que dans 30 cm d'eau.

Elle sort de son kayak et crie : "Je ne suis plus capable! C'est fini! Je vais marcher!" et elle lance sa pagaye à l'eau.

Il reste 10km à faire et c'est littéralement impossible de finir le reste à pied. La pagaye commence son périple seul dans la rivière. Je tente de freiner aussi pour l'attraper, mon kayak vire de côté et bloque dans les roches. La pagaye passe. Je crie "Nath, attrape là!". Elle est un peu plus basse sur la rivière dans un endroit plus calme. Elle étire le bras, la pagaye s'approche, puis frappe une roche et bifurque pour lui frôler les doigts.

Je commence à être inquiet. Sans pagaye, comment Catherine va elle revenir?

Dernière chance, Rachelle au loin à l'avant. Je crie : "Rachelle, attrape la pagaye!".

Puis, je ne regarde plus car je dois sortir le kayak de Catherine et le miens des rapides, nous sommes dans le chemin des autres.

On réussit à revenir à la rive et je vide les deux embarcations. Puis, on marche sur le côté avec le kayak, comme si on promenait notre chien. On rejoint Nathalie et Rachelle qui s'étaient arrêtées. Je ne sais comment, mais cette dernière a réussi à récupérer la pagaye et revenir à la rive avec deux pagayes en main. Un exploit.

Après avoir repris le chemin, nous avons croisé une personne qui avait une moins bonne journée que Catherine. Au début, on entend un homme hurler sans arrêt. Croyant que quelqu'un s'est blessé, on s'approche. Cependant, on réalise que c'est plutôt un gars qui semble avoir perdu contact avec la réalité. Il crie comme un sauvage et frappe sa pagaye sur son kayak de pleine force, comme si celui-ci venait de lui voler sa blonde. Cette dernière est un peu à 'écart et le regarde avec un air qui dit "qu'est-ce que je fais avec ce malade?". On soupçonne que la source de sa frustration était le fait qu'il était pris dans des roches ou qu'il a chaviré. Finalement, Catherine est très zen par rapport à d'autres.

Il repart sur son kayak et sa blonde reste à l'arrière (je crois qu'elle a décidé qu'il finirait seul). Il frappe sur son kayak avec son pagaye et réussi à le casser en deux. Il a donc deux petite mini-rikiki rames dans les mains. Il en balance une à l'eau et n'en garde qu'une seule. Il continue son bout de chemin à ramer avec un demi-pagaye. Le monde riait en silence autour.

On a complété les 20km sans heurts majeurs. Du moins, tous sauf Catherine qui s'est retrouvée avec des ecchymoses monstres sur les cuisses de chaque côté. Ce n'est pas clair comment elle s'est infligée ceci. En frappant toutes les roches de la rivière ou à force de débarquer et rembarquer dans son kayak. Mais, pauvre elle, elle ne pourra pas porter de shorts pour quelques semaines.

Néanmoins, ce fut une randonnée exceptionnelle et une expérience à vivre si vous êtes de passage dans le région.

Nova Lumina, 155 rue de la Plage, Chandler

Un autre moment fort attendu dans le voyage était la visite de Nova Lumina, une expérience sons et lumière en foret.

Après avoir finalement essayer le Dixie Lee, une chaine de poulet frit populaire dans la région, nous nous sommes rendus au point de départ de Nova Lumina. Il est 20h00 et le soleil est déjà bien couché.

Une navette nous mène du stationnement vers le parc qui se trouve à environ 2km ou 3km plus loin. Déjà dans l'autobus, une petite musique féérique nous accueille et une voix ronflante nous informe que nous devrons passer le petit pont pour se rendre à l'accueil pour récupérer notre bâton de marche enchanté.

En arrivant, on suit les indications et on travers le pont (qui est finalement plus que petit). Celui-ci est baigné dans une lumière bleue et la lumière de la lune nous guide.

On arrive à l'accueil, montre nos billets et on nous remets un genre de bâton de magicien d'environ un mètre et demi avec un cristal au bout.

On s'engage alors sur le sentier pour se rendre au premier tableau pour "récupérer notre étoile". Devant nous, un haute colonne de lumière se perd dans le ciel. Autours, des lumières scintillent et dansent le tout sous une musique magique et relaxante. Puis, soudainement, le cristal au bout de notre bâton s'illumine. On vient d'attraper notre étoile.

On poursuit notre chemin à travers la foret pour arriver dans une clairière ou se trouve des puits de lumière de différentes couleurs. En y plongeant notre bâton, le cristal change de couleur. Les gens circulent d'un point de couleur à l'autre, émerveillés comme des enfants.

Le prochain tableau est des projections sur des arbres et de la musique. On prend quelques minutes sur un billot de bois et on regarde le spectacle, hypnotisés.

Chacun des tableaux ont une durée d'environ 3 à 4 minutes. Vous êtes libres de rester aussi longtemps que vous voulez. En fait, il est important de prendre son temps. Les tableaux sont détaillés et génèrent tous des émotions différentes: joie, émerveillement, béatitude, calme.

Un particulièrement mémorable est celui de la voix lactée, où des milliers de petits points de lumière dansent sur le sol, sur les arbres et sur les plantes. On dirait qu'on venait de mettre le pied dans un monde magique. Toujours, en toile de fond, cette belle musique douce qui est à mi-chemin entre le Cirque du Soleil et la musique de Spa.

En arrivant au dernier tableau, celui des comètes, on est déçu que c'est déjà terminé, bien que ça fait déjà 60 minutes. On marchant vers la sortie, j'ai le sentiment que j'avais la vraie magie à portée mais qu'elle m'a glissée entre les doigts à la dernière minute. Je voudrais revenir sur mes pas et refaire le trajet dans l'espoir de finalement pouvoir le garder.

Le verdict unanime fut un 10/10 pour cette activité. C'est une expérience unique. À faire!

bottom of page