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Hawaii aver nos mamans - Jour 3: un parfait moment de zenteté

Malgré tous nos efforts, l'esprit des fêtes est bien difficile à recréer à travers les palmiers, le soleil chaud et les vagues du Pacific. Notre veille du jour de l'an s'est donc déroulée sous le thème des vacances et le seul indice qui nous a rappelé que c'était le 31 décembre a été de souhaiter une bonne année à nos proches par vidéo conférence à 19h00 (le minuit du Québec).

En guise de cadeau du jour de l'an je vais tenter de reproduire en mots le moment de parfaite zenteté de la journée.

Gravir les vagues

Je suis dans la mer, mes souliers de plage à la semelle de caoutchouc épousent la forme des roches sous mes pieds. Les vagues chaudes s'amplifient et je dois prendre ma planche de surf à deux mains pour la maintenir à mes côtes. La bouée rouge à ma droite, qui indique l'endroit où on doit attendre notre tour, se laisse bercer par la vagues au bout se sa corde qui la tient prisonnière.

Une bonne vague se pointe à l'horizon et je vois au loin l'instructeur se placer et dire à Alexandra à ses côtés de se préparer. La vague arrive et Alexandra pousse sur le devant de sa planche pour agripper la vague, elle se lève comme une pro, la forme parfaite et dévale l'écume de mer sur une centaine de mètre.

Je lève la tête et voir notre instructeur, calotte rouge et chandail blanc, faire un signe de la main. C'est mon tour. Je me couche sur la planche et commence à nager, les bras comme des roues à aubes. Les vagues se dressent successivement et à chaque fois je dois prendre ma planche à deux mains, pointer vers la vague et me pencher à tête, comme un bateau de pêche qui affronte une tempête. La vague casse sur la pointe de la plancher et balaie la surface tout en prenant le soin de bien m'asperger le visage.

Cela fait plusieurs fois que nous répétons ce rituel et j'ai les bras fatigués. Les vagues semblent de plus en plus résistantes et l'instructeur de plus en plus loin.

Finalement, je rejoint John du Goofy foot surf school, notre instructeur bedonnant. Il est l'incarnation du beach bum. Blondinet, la barbe brute, à mi-chemin entre "pas rasé" et "je la rase jamais", il est à cheval sur sa planche et en contrôle comme un cowboy sur son ranch.

Il jase avec les autres instructeurs autour en attendant la bonne vague. Le corridor de surf est jonché d'apprentis. On se dirait sur le Métropolitain.

Je regarde au loin et je vois sur la plage et nos mamans assises sur des marches de pierre menant à la plage. Elles sont de tout petits points, mais je reconnais ma mère (un instinct?). Sur la plage devant elles, je vois Catherine sur le sable. Elle a décidé d'abandonner après quelques minutes. Elle n'appréciait pas le fond rocailleux et le risque d'y tomber. Pas de problème, on est en vacances. Chacun fait ce qu'il veut.

En toile de fond, d'immenses montages désertiques, des vestiges d'un ancien volcan, sont couvertes d'une ombrelle de nuages, créant des effets d'ombres et de lumière magnifiques. Mon esprit se perd dans les vallées et je me demande comment serait l'expérience de randonnée à travers des paysages si différents et uniques.

"Ok JF, one is coming", dit John, brisant ma rêverie.

Je me positionne.

"Paddle! Paddle!"

Je commence à nager de toutes mes forces.

Je sens alors la vague lever l'arrière de ma planche. J'empoigne alors la planche et je me pousse le haut du corps.

Immédiatement, la planche s'accroche à la vague et on décolle!

Dans le stress de ne pas vouloir faire un wipe-out (une bêche en surf), les pensées se bousculent. Je me concentre.

D'abord, je pousse mes genoux sur la ligne centrale. Maintenant à genou sur la planche, je teste l'équilibre. C'est bon. Une seconde de passée.

Pose le pied gauche devant. La planche penche vers la droite, je contre balance de l'autre côté. C'est bon. Une autre seconde de passée.

Finalement, l'étape clé. Rapidement, mais pas trop vite, je me lève tout en poussant le pied droit vers l'arrière. Le geste cause un déséquilibre vers l'avant et j'accélère un peu. Je dépasse la vague et je me sens perdre de la vitesse.

Je donne un peu de poids sur mon pied droit pour ralentir et je sens la vague me pousser à nouveau.

Devant, un petit garçon dans mon chemin. Il nage perpendiculaire à ma trajectoire tentant de rejoindre la bouée rouge et il ne regarde pas où il va,

Je penche mon poids un peu vers la gauche et tranquillement, la planche tourne vers la gauche. Je passe la queue de la planche du petit garçon de quelques centimètres. Je penche un peu vers la droite et reprend ma ligne.

Je vois alors qu'il n'y a plus personne devant moi.

Je lève les yeux et je regarde à nouveau ces belles montagnes et je réalise qu'il s'agit d'un moment parfait. Sur le dos de ma planche de surf, le soleil chaud dans mon dos, tous mes tracas laissés au Québec, je déguste ce moment de calme absolu.

Bonne année tout le monde!

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