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Sur la route des Incas - Jour 5 - 18km d'horizontal à 4km de vertical

Pour un deuxième matin, nous nous sommes réveillés avec un mal de tête retentissant. Laissez-moi vous dire que le mal des hauteurs, ce n'est pas plaisant. Le déjeuner a donc débuté avec tylenols et mate de coca. Après le déjeuner, la migraine était descendue à un niveau où nous étions fonctionnels et nous étions prêts pour notre journée de randonnée.

Teresa (notre guide) vient nous prendre à 7h30. Notre compréhension de notre randonnée à ce moment est que nous allons nous rendre à la nécropole Sillustani, un site pré-inca du peuple Colla, marcher un peu avec un groupe (marche facile selon la description) et aller visiter le site. La visite dure 6h. Donc, on figure 1h pour se rendre, 30min de marche, visite de 2h, lunch de 1h, marche de 30 min et retour 1h.

Notre première surprise est quand le chauffeur ne prends pas l'autoroute vers le nord pour se rendre au site, mais une petite route de campagne à l'ouest de Puno. On roule une vingtaine de minutes, puis on prend un chemin de terre (et je fait lui fait un compliment en l'appelant chemin) pendant un autre 10 minutes.

On se ramasse littéralement dans le milleu de nulle part, à 30 minutes au nord-est de Puno. L'automobile s'arrête et le guide dit : "on est arrivé" (et oui, un autre guide francophone).

Perplexe, on sort de la voiture. Le chauffeur fait demi-tour et nous laisse dans le désert (vous voyez la petite voiture au loin)

Si j'avais fait une photo 360, vous auriez vu autant de civilisation que la photo ci-dessous. On est vraiment dans le sauvage.

Teresa commence à marcher vers le nord et on suit. Je lui demande: "euh Teresa, elle est comment longue la trek?"

"Environ 18 km, on va monter sur le plateur et prendre le lunch dans un petit endroit tranquille. On devrait arriver à Sillustani vers 14h00.

Ouain ben, notre petit tour de pépère est mort. On parle maintenant de faire une randonnée de 18km à 4000m. Heureusement qu'on était parti bien équipé!

On travers d'abord un petit canyon avec une mini chute. La vue est très belle.

Puis, on monte vers le plateau. On a appris de notre trek précédente. Cette fois-ci, on fait des pas lents et on prends plusieurs pauses. Teresa a toujours quelque chose à raconter pendant nos pauses: les plantes, le mode de vie des paysans ou la géographie de la région. Le silence est sublime et complet. J'ai fait beaucoup de nature dans les dernières années, mais je n'ai jamais été témoin d'un tel mutisme de la nature. Littérallement le seul bruit que nous avons est le son du vent dans nos oreilles (et les pantalons Columbia de Nathalie qui frottent à chacun de ses pas). Entre pauses, nous marchons en silence et cette trek devient une opportunité d'introspection, où on est laissé à nos pensées.

On a la chance de voir dès le début un faucon (Teresa nous dit que c'est un signe de bonne fortune) et un aigle. Par contre, le plus drole ce sont les perdrix. Elles se dissimulent parfaitement dans le foin des hauts plateaux et elle décident souvent de fuir à la dernière minute, quand nous sommes à moins d'une mètre d'elles. Quand elles s'envolent, elle lance un cri qui ressemble à trois coups de sifflet, puis elle bat des ailes comme un hélicoptère (pas de joke c'est vraiment fort). À chaque fois qu'on en rencontrait une, Nathalie sautait d'au moins 10 cm dans les airs. C'était vraiment drôle. Même après 6h, ces oiseaux la faisaient sursauter à tout coup.

Vers le milieu du parcours (je dis parcours car il n'y a aucun sentier. Sans le guide, on est perdus), on voit se pointer le lac où se trouve la Nécropole. On amorce alors une descente et j'en suis bien heureux. Nous étions à 4100m sur le plateau et je devais prendre plusieurs pauses, faute d'air. Déjà, en descendant à 3800m, c'était mieux. Cette descente se fait à travers les terres des bergers. Teresa nous raconte que lorsqu'ils ont commencé à faire des randonnées ici, les paysans ne comprenait pas ce que les gens faisaient sur leur terrain. Les guides ont dû expliquer que les touristes aiment voir la nature et essayer des expériences différentes. La plupart ont alors accepté cette intrusion sur leur terres, mais certains plus vieux blâment les gringos (les blancs) d'apporter la grêle et la sècheresse.

En traversant une des terres, on s'est un peu trop approché d'un troupeau d'alpaca et les chiens bergers ont commencé à japper. La guide nous informe alors qu'il faut bifurquer, car certaines meutes de chiens sont agressives et peuvent attaquer. On doit marcher lentement (ne par courir) et s'éloigner.

On voit alors les chiens approcher en jappant et traverser facilement 500m pour nous rejoindre. Heurement, on passe une des clôtures de pierre et les chiens semblent décider qu'ils ont accompli leur travail. Ils restent immobiles pendant plusieurs minutes en nous regardant, pour s'assurer qu'on ne revienne pas.

On a eu 4 rencontres commes celles-ci, dont une qui était pas mal "close encounter" au point au j'ai dit à Nath de passer en avant de moi pour me mettre en les chiens et elle. J'ai même vu la guide prendre une pierre au sol pour se défendre.

Heureusement, un des chiens s'est approché, mais s'est contenté de nous sentir. Puis la meute est partie.

Nous arrivons alors au petit village près du lac et nous voyons des travailleurs qui s'affairent à réparer la route.

Vous avez remarqué? Ce sont presque toutes des femmes! Ce n'est pas la femme qui fait le circulation pendant que les hommes travaillent (comme au Québec). Ici, elles ont des pioches et des pelles dans les mains et elles font tout le travail manuel. Pas de garderies à 7$ ici, plusieurs travailleuses ont même apportés leur enfants. On a même vu un bébé dans une poucette pendant que sa mère pelletait de la petite roche devant lui.

On a traversé le village et évité une autre meute de chien pour aller prendre le lunch sur une colline. La vue était surperbe

On reprend la marche pour le dernier "stretch" en contournant le lac. Encore une fois, plusieurs points de vue magnifiques:

On arrive finalement à Sillustani à 14h00 comme prévu. La visite a été relativement rapide. Nous étions fatigués et une nécropole est un genre de cimeterre finalement. Il n'y a pas grand chose à voir. La chose intéressant était d'apprendre que les Collas étaient des experts en construction funéraire, particulièrement des structures hautes. Quand les Incas les ont conquis au 16e siècle, ils ont décidé de les utiliser comme travailleurs au lieu de les taxer. Les meilleurs architectes Collas sont donc allés vers Cusco et ont participé à la construction de Machu Pichu que nous allons voir la semaine prochaine.

On voit dans la photo ci-dessous la progression dans leur technique. Celui d'en bas, c'était quand ils ont commencé à faire des tombes pour les défunts momifiés. En haut, la tombe la plus reconnue du site. Elle mesure plus de 15m et quand on s'approche, on voit la qualité de la construction. Chaque pierre est parfaitement taillée pour s'imbriquer dans l'autre.

De retour à l'hotel, Nath s'est endormie après une bonne douche chaude. On était mort!

Pour ma part, je voulais bien dormir, mais j'ai plutôt décidé d'écrire mon blog. Dodo plus tard.

Demain, c'est le kayak et la visite des iles flottantes!

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