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Sur la route des Incas - Jour 6 - La tournée du lac PumaGris (Titicaca)

Alleluia! Finalement un matin qu'on se réveille sans mal de tête! C'est peut-être l'aguas florida (je vous explique à la fin) ou simplement le temps qui a fait son oeuvre. Disons que ça part mieux une journée.

Notre journée commence assez tôt. Le guide vient nous chercher à 7h00 et nous nous dirigeons un peu au nord de Puno, vers l'entrée des roseaux du lac, où nos kayaks nous attendent.

L'air est assez froid (près de 0 degrés), mais le soleil équilibre le tout. Nous enfilons les vestes de flottaison et nous montons dans l'embarcation. L'eau est calme et il y a peu de vent. Quelques coups de pagaie et nous sommes partis.

Le guide passe en avant et nous navigons à travers les canaux de rosaux. Il nous pointe des oiseaux, nous montre les filets de pêche des paysans et nous explique les habitudes des habitants. Mais, le plaisir de cette randonnée était le calme du lac et la beauté de la journée. Le seul moment plus intense est quand notre guide nous a fait passer par son "passage secret". Le canal était plus petit que la largeur de notre pagaie. On passait notre temps à foncer dans les rives de roseaux, frapper nos pagaies ensembles, bref, on n'était pas chic.

Après environ une heure de kayak, nous arrivons à l'ile flottante de Santa Maria. Qu'est-ce que les iles flottantes? Sur le lac Titicaca (qui signifie Puma Gris), on retrouve beaucoup de roseaux. Ces plantes ont la particularité que leur système de racine est très épais (environ 1m) et ne s'attache pas au sol. Ces plantes flottent sur l'eau. Les habitants de la région ont décidé de prendre avantage de ce fait et de couper des sections de roseaux, les attacher ensemble et former des iles. Ce sont donc des iles artificielles sur lesquels les habitants ont formé des petites communautés de 6 à 15 familles.

Donc, notre randonnée de kayak se termine à une de ces iles, l'ile Santa Maria. Notre guide, avec l'aide du président de l'ile (un personnage assez amusant), nous font une démo miniature de comment les iles sont formées:

Vous voyez donc les cubes de racines de roseaux (normalement ils sont plus épais). Ils doivent scier des sections à la main et ces sections ont plusieurs mètres de diamètres. Puis, ils enfoncent de longues perches d'eucalyptus et ils attaches les sections ensembles par les perches. Puis, ils ajoute du roseau frais par dessus et laisse sècher pendant une semaine. Ils ajoutent une autre couche de roseaux sur l'autre sens et laisse à nouveau sècher pendant une semaine. Il répète le processus pour arriver à 4 couches de roseaux. Puis, ils construisent les maisons (à gauche) et la cuisine (à droite). La présentation du président était beaucoup plus comique que ma description. Particulièrement quand il a sorti la petite poupée qui le représentait et celle de sa femme, qui occupe le rôle de secrétaire de la communauté.

Une fois la présentation terminée, ils ont costumé les dames avec les costumes traditionnels. Regardez comment Nathalie est jolie:

Nous avons alors attendus une vingtaine de minutes pour notre bateau pour la prochaine étape de notre excursion. J'en ai profité pour quelques photos de l'ile.

Nous avons alors joint un groupe de 4 français et nous avons retrouvé notre guide Teresa (la même qu'hier) pour se rendre à l'ile de Taquile. Cette ile se trouve à 3h de bateau. On commence par traverser les roseaux, puis on se dirige vers le sud-est vers l'ile. Il est important de comprendre que le lac Titicaca est énorme: 190km de long et 80km de large. C'est le lac d'eau douce le plus grand du monde (plus grand que nos grands lacs). Notre randonnée 3h de bateau ne traverse qu'une petite partie du lac.

Nous arrivons à Taquile vers l'heure du midi. L'ile nous rappelle Capri, mais en beaucoup moins riche. Nous arrivons à un petit quai et nous devons monter vers le village. L'ile est entourée de galleries d'agriculture et parsemée d'arbres.

Le chemin qui mène au village est bien entretenu et serait facile à monter, si ce n'était de l'altitude.

La communauté de Taquile (les Taquileños) ont une culture très forte et unique. D'abord, leur langue principale est le Quechua et non l'espagnol. Le Quechua est la langue que parlait les Incas. La communauté a élu un chef qui s'occupe de gérer l'ensemble de la richesse de la communauté. Ceux qui ne sont pas d'accord avec les décisions du chef, ils sont invités à quitter l'ile. C'est une vraie menace car Taquile est une des communauté les plus riches de la région. La richesse est distribuée également entre les habitants, un peu comme une forme de communisme fonctionnel. Les maisons ici sont belles et entretenues, aucun taudit ici. Aussi, les Taquilenos suivent les trois règles de vie des Incas: ne pas mentir, ne pas voler et ne pas être paresseux. Ils sont donc des gens très travaillants.

Cette richesse provient de deux sources principales : le tricot et le tourisme. Le tricot est le travail des hommes. Ici, les garçons commencent à apprendre à tricoter dès l'âge de 5 ou 6 ans. Ils doivent se tisser leur bonnet rouge et blanc, qui les identifie comme des célibataires. Puis, lorsqu'ils arrivent à 15 ou 16 ans, ils doivent tricoter leur bonnet d'adulte, plus coloré. Lorsqu'ils ont terminé (ça peut prendre un an à tricoter), le jeune doit se présenter devant le conseil du village afin que son bonnet soit examiné par les plus vieux. Le test ultime : le bonnet est rempli d'eau et il ne doit pas couler. Ça vous donne une idée de la qualité du tricot. S'il passe le test, le jeune est alors reconnu comme un adulte et il peut alors se marier. D'ailleurs, il ne pourra porter son nouveau bonnet avant qu'il se marie. S'il ne passe pas le test, il devra refaire un nouveau bonnet.

Pour les filles, leur métier est le tissage. Tout comme les jeunes garçons, les jeunes filles doivent apprendre à tisser à un très jeune âge. Afin de montrer qu'elles peuvent contribuer à la communauté, elles doivent aussi vendre le fruit de leur art aux touristes en visite. D'ailleurs, anecdote mignonne, je suis allé acheté deux fruits pendant notre visite à un petit magasin. C'est une jeune fille (11 ou 12 ans) qui s'occupait de la caisse. Les fruits me coûtent 2 sols (environ 60 cents), je crois lui donner une pièce de 2 sols, mais c'est un 5 sols. Les deux sont très similaire (un peu comme notre 2$. mais plus petit). Conforme à la règle Inca (ne pas voler), elle me mentionne l'erreur et me rapporte mon change : 3 pièces de 1 sol. Puis, elle me regarde avec des beaux yeux, penche la tête, me fait un gros sourire et me montre une pile de bracelets tissés dans sa main. Elle me dit : "1 sol". Comment résister. Je lui en ai acheté un et je le porte fièrement.

Pour le mariage, c'est l'homme qui doit tout payer. Il y a d'abord la fête qui dure une semaine (wow un mariage d'une semaine). Puis, il y a la dot à sa nouvelle femme: 24 jupons colorés. Il doit donc ramassé son argent afin de tout payer ceci avant de pouvoir se marier. Pour sa conjointe, elle devra couper ses cheveux et tisser avec ses propres cheveux une ceinture qu'elle offrira à son mari.

La guide nous a expliqué plusieurs autres coutumes de la communauté pendant notre visite. Je vous en laisse à découvrir si jamais vous visitez l'ile.

Pour le lunch, nous étions sur un site merveilleux, avec une vue imprenable sur le lac. Au menu, de la truite mouchetée du lac, pêchée le matin même. C'était aussi bon que celle du feu chalet de mes beau-parents. D'ailleurs, chose comique, la truite n'est pas indigène au lac. Le lac a été ensemencée avec de la truite... du Canada! Je me plais donc à croire que c'est de la truite du Québec finalement.

Après le lunch, nous avons visité la place centrale, où on peut acheter les oeuvres de tricot et de tissage produit par les artisans de la communauté. Par la suite, nous avons traversé l'ile pour aller rejoindre notre bateau. Étrangement, on arrive à un quai de l'ile, mais on quitte par un autre quai.

Le retour a été calme. On s'est fait bercer doucement par les vagues et on en a profité pour faire une siesta de fin d'après-midi.

Pour le dernier souper à Puno, nous avons trouvé un petit resto qui offrait un spectacle de musique et de danses péruviennes (avec les costumes et tout). Je me suis aventuré au niveau culinaire. Nos deux guides nous avaient recommandé un plat typique du Pérou. J'ai donc décidé que "tonight is the night" et j'ai essayé le Cuy (je vous laisse le chercher sur google). C'était du confit de cuy, cuit lentement et servit avec une purée de pommes de terre brune (ils ont 300 sortes de pommes de terre) à l'ail et au beurre. Heureusement, pour cette recette, il n'y avait pas la tête (thank god). Pour le goût, je dirais que c'est similaire au lapin, mais moins sauvage. La sauce aux fruits était excellente avec la viande. Par contre, c'est beaucoup de travail à manger, car la seule façon de le manger c'est avec les doigts. De plus, comme vous pouvez le deviner, il n'y a pas beaucoup de viande dans cet animal. En conclusion, j'ai trouvé ça bon, mais je ne crois pas répéter l'expérience dans mon voyage.

Demain, c'est déjà le départ de Puno en direction de Cuzco. Longue route d'autobus (6h) avec 5 arrêts culturels. Heureusement, notre guide est encore Teresa. Ça devrait donc être intéressant.

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